Sous-Comité des douanes africaines Les Comores transmettent le flambeau à la République d’Ouganda
24-09-2019 12:28
La cérémonie de remise du flambeau a eu lieu jeudi 20 septembre à Kampala en présence
des directeurs généraux des douanes du continent, des hauts responsables de l’Union africaine
et du secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes (Omd). Les Comores
avaient assuré la présidence du Sous-comité des douanes africaines depuis septembre 2018
dans un contexte particulier marqué par l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale
africaine (Zlecaf).
Le directeur général des
douanes comoriennes
a transmis jeudi 20 septembre
le flambeau à
son homologue ougandais,
Willie Shumba, au cours
d’une cérémonie solennelle organisée
à Kampala en marge des
travaux de la 11eme réunion ordinaire
du Sous-comité des directeurs
généraux des douanes de
l’Union africaine.
Il y a un an, en septembre 2018 à
Moroni, les Comores succédaient
à la République du Cameroun à la
tête du Sous-Comité des directeurs
généraux des douanes de
l’Union africaine (Scdgdua), assurant,
pour la première fois, la présidence
de cet organe pilote dans
la mise en oeuvre des directives
et autres recommandations relatives
à la facilitation des échanges
en Afrique.
La fin des barrières
douanières
Les douanes africaines, piliers de
la Zlecaf, ont été appelées à poursuivre
les réformes nécessaires à
la facilitation des échanges. Les
experts et les techniciens de
l’Union africaine, études à l’appui,
ont demandé aux douanes de se
préparer en conséquence au processus
de transformation structurelle
des économies africaines
face à la nouvelle donne liée à la
fin des barrières douanières et
donc à la taxation zéro aux frontières.
Revenant sur son bilan, Souef
Kamalidini a tout d’abord fait un
bref rappel des recommandations
phares adoptées à l’issue de la
10eme réunion du Sous-comité,
organisée en septembre 2018 à
Moroni. «Il y avait le projet de
stratégie de l’Union africaine pour
la facilitation des échanges, la
coopération douanière, la cartographie
des risques de corruption,
l’interconnectivité des systèmes
automatisés des douanes, la mise
en oeuvre de l’Accord de l’Omc
sur la facilitation des échanges et
le transit», a-t-il énuméré, entre
autres.
Le président sortant a fait savoir
que «beaucoup a été réalisé…
d’une manière globale mais que
d’autres recommandations sont
en cours de mise en oeuvre».
Souef Kamalidini a indiqué que la
stratégie pour la facilitation des
échanges, pilier essentiel de la
Zlecaf, a été soumise au comité
technique spécialisé de l’Union
africaine (Cts) à l’occasion de sa
réunion ordinaire tenue en février
2019 à Addis Abeba. Il reste
maintenant de «finaliser la mise
en oeuvre du projet» en question
«avant sa soumission pour examen
par le conseil exécutif de
l’Union africaine».
L’élaboration des cartographies
de risques de corruption
en milieu douanier
Sur la coopération douanière, le
patron des douanes comoriennes
a souligné la demande faite
auprès de l’Organisation mondiale
des douanes (Omd) sollicitant
«la mise en oeuvre d’un programme
de renforcement des capacités
» au profit des communautés
économiques régionales (Cer). Il
a aussi rappelé le travail engagé
à l’échelle africaine pour l’élaboration
des cartographies de
risques de corruption». Sur ce
point, Souef Kamalidini a fait part
de «l’organisation à Moroni d’un
atelier sur la lutte contre la corruption
en milieu douanier et fiscal»
avec des recommandations faites
pour circonscrire ce fléau qui gangrène
les économies du continent.
S’agissant de l’interconnectivité,
le président sortant a fait part
«des jalons déjà posés» et «la
création d’un groupe technique»
spécialisé chargé de «poursuivre
les travaux sur les blocs d’utilités
identifiés plus particulièrement
sur un bloc de services publics
dans l’exportation et le transport
en commun». Toujours sur le
bilan, il s’est félicité de l’organisation
à Moroni du «premier atelier
du groupe de travail technique de
l’Union africaine sur l’inspection
avant expédition» au mois de mai
2019 en présence d’une quarantaine
de délégués des douanes
africaines venus partager leurs
expériences sur les contrats
d’inspection et leur processus de
résiliation.
La présidence comorienne a rappelé
l’organisation de sept ateliers
de réflexions programmés par le
bureau du Sous-comité et des
actions transversales engagées
par la douane comorienne visant
à mettre celle-ci aux normes internationales.
«La révision du code
des douanes et l’harmonisation
du système tarifaire à celui de
notre région, l’élaboration des
instruments à la Convention de
Kyoto révisée (Ckr) et à la Zlecaf
pour être soumis prochainement
à l’approbation de l’Assemblée
nationale, participent, entre autres,
à cet effort permanent», a-t-il
informé.
«Si aujourd’hui nous avons la
Zlecaf au centre de nos activités
douanières, c’est que beaucoup a
été fait pour arriver à ce niveau»,
a encore dit Souef Kamalidini,
rendant hommage à la
République du Niger et à son président,
Mahamadou Issoufou,
considéré comme le magicien de
la Zlecaf.
Réitérant la volonté de l’Union
des Comores de «s’inscrire résolument
» sur l’Agenda 2063 de
l’Union africaine, le directeur
général des douanes comoriennes,
a rappelé «la vision de l’émergence
» portée par les plus
hautes autorités comoriennes et
la nécessité d’accompagner les
douanes africaines «dans ce
mouvement commun de l’intégration
du continent».
A Kampala, les patrons des douanes
africaines ont évalué les défis
immenses à relever pour être au
rendez-vous des programmes de
mise en oeuvre de la Zone de
libre-échange continentale africaine
(Zlecaf). De nombreux experts
ont expliqué, tour à tour, l’architecture
du marché africain, les
obstacles à lever, les compétences
à mobiliser et les retombées à
tirer pour aider le continent à
mieux faire du commerce un véritable
levier de croissance, de
compétitivité de ses entreprises et
de création d’emplois.
Souef Kamalidini a fait part de «la
fierté de l’Union des Comores»
d’avoir été au coeur même du
grand projet de la Zlecaf. La présidence
comorienne a ainsi
contribué parallèlement à l’adoption
de nombreux instruments juridiques
et des programmes d’action
ayant donné un coup d’accélérateur
à l’entrée en vigueur du
marché économique africain
depuis le mois de juillet dernier.
«Notre engagement commun est
une continuité du temps ancien,
encore utile dans notre action au
quotidien. Mais, faut-il le rappeler,
c’est aussi une réflexion permanente,
une recherche du meilleur
pour s’inscrire dans l’instant et
anticiper l’avenir», a dit Souef
Kamalidini, félicitant l’Union africaine
et l’Omd pour «l’accompagnement
et l’appui tout au long de
cette année de mandature» avant
de souhaiter «bonne chance» à
son collègue de l’Ouganda.
Source: A.S.Kemba, de retour de Kampala (ALWATWAN : n° 3765 du Mardi 24 Septembre 2019)